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Argentine, jamais 203

Pérou

Bolivie

Les pieds sur terre, la tête dans les nuages !

Mardi 10 août 2010 - 14h02
Uyuni
Après 2 jours de pistes terribles (par leur rudesse et leur splendeur) nous voici à Uyuni. Mais, paraît-il qu’il n’y a plus d’essence dans les 3 stations de la ville, à cause de barrages qui durent depuis 1 semaine. Mais nous avons le droit de faire le plein d’eau. Sinon, rien à voir, mais depuis que nous sommes en Bolivie (2 jours) à chaque arrêt que nous faisons dans les villes et villages, les femmes veulent acheter Georges. Mais il arrive aussi qu’on l’appelle « Gringo! ».
Comment décrire ce désert de montagnes roses, beiges…

Mercredi 11 août 2010 - 11h
Uyuni, c’est pas fini…
Les touristes sont bloqués et râlent. Mais ce matin, à la station service où nous avons dormi, deux femmes sont arrivées pour acheter du gaz pour cuisiner, se chauffer et se laver, et il n’y en a plus. Non plus. Moi, je sais que l’attente peuple le voyage. Pour l’instant, je ne m’impatiente pas. Il faut « optimiser » ce temps. Hier, avons fait réparer l’accroche de la cellule qui n’a pas supporté l’état déplorable des pistes empruntées. Tôle ondulée, terre, caillasse…20 kms heure de moyenne. Aujourd’hui, on s’est occupé du linge et il faut finir le site. Mais, mais, mais il faut occuper Georges pour ça. Il y a-t-il une école maternelle à Uyuni ?

Jeudi 12 août 2010 - 12h20
Uyuni - Calle Ferroveria
Ah, non, l’école est fermée. Elle aussi. Comme les marchés alimentaires qui n’ouvrent que le matin et jusqu’à 10h. On aurait le temps d’écrire des cartes mais la poste est en grève. Hier panne d’électricité de 15h à 21h. Sinon dans ce chaos désertique et sableux (ah oui, hier, en plus, tempête de vent, de sables, de poussières, de sac plastiques qui donnait à la ville un air apocalyptique, les gens marchaient à reculons pour ne pas en avoir plein les yeux) rencontre d’un charmant couple franco-britannique Alex et Andy, et leur chien Rudy. Ils ont un bel Iveco aménagé en bois de récup et qui roule, comme nous, à 20 kms sur la tôle ondulée. Avons fait une délicieuse pizzeria ensemble, et échafaudé des plans d’évasion. Ce matin, rencontre d’un guide qui nous propose une solution par les Salinas mais avec un départ à 4 heures du mat, où paraît-il les barrages se lèvent. Devrions opter pour cela demain matin. Sinon, pour les copines, j’avais réussi à dégoter un petit cours de danse à 19h mais avec la panne d’électricité, il a été annulé. Ils m’ont prêtée leur salle pour faire du yoga. Sympa. Sinon, pour les mamies, j’ai quasi bouclée l’écharpe de Georges.

Vendredi 15 août 2010 -
Uyuni - Restaurant Por’t Alba
N’avons pas opté pour la solution nocturne, qui, d’après d’autres sources (ambassades et autres) s’avère dangereuse. Attaque armée, raquette…il faut attendre le déblocage. L’évacuation. Georges (qui aime rester au même endroit) déclare chaque matin qu’il aime la vie et être ici, ce qui nous empêche de déprimer. Ça doit ressembler à mai 68, plus d’essence…. J’ai donc fini l’écharpe, fait de la couture, joué aux peluches, légos et fait du découpage, collage, coloriage.

Samedi 14 août 2010 - 13h18
Uyuni - Calle Ferroveria
Avons installé nos affaires (tables, chaises, tapis de jeux…) dans la rue et déjeunons tous ensemble : Andy, 40 ans de Bristol ( 150 kms à l’ouest de Londres) ; Alexandra, 31 ans de Rennes ; Laure, 29 ans née à l’Île de la Réunion ( travaille aux ministères des affaires étrangères) ; Pierre, 29 ans, né au Mans ; Bélinda, 25 ans, de Nouvelle Zélande et Dominic, 26 ans de Munich. 2 cyclistes, 2 combinistes, 2 Ivécoistes, et 2 pick-upistes (nous).

Lundi 16 août 2010 -
Uyuni - Calle Ferroveria
Aujourd’hui, comme hier, les gens de la rue disent que le déblocage est pour demain. Potosi serait déjà débloquée. Andy et Alex ont trouvé 20 litres d’essence en plus, nous que chic. Avons fait une belle balade au cimetière de trains. 6 kms A/R. Une casse de trains en fait. Très jolie. Avons beaucoup joué dans ce décors industriel et désertique. Grand ciel bleu à travers les vieux cadres des fenêtres des trains. Georges ne souhaite pas que ça se débloque, il veut rester bloquer là tout le temps.

Mardi 17 août 2010 - 9h58
Uyuni - derrière la station de service YPFB ( là où la ville s’arrête et où débutent les ordures)
ÇA Y EST !!! Tout est normalisé ! 1ère fois que j’y crois mais je pense que c’est la bonne. Des cars de touristes sont arrivés. Les tours opérateurs distribuent des tracts pour visiter les Salares. Et, comme nous nous y attendions, il y a déjà une file d’une centaine de voitures qui font la queue à la station qui n’est pas encore ouverte. Sommes donc partie vidanger dans la zone de décharge urbaine.
10h04 - C’est chose faite. Faisons maintenant le plein d’eau. Renseignements pris, l’essence n’arrive que demain. Les gens se sont mis à faire la queue mais sans forcément attendre dans leur voiture.
20h30 (et l’impression qu’il est déjà 22h… à se lever avec le soleil à 7h, vivre dehors et attendre…). Autre Uyuni ce jour. Tout est débloqué, c’est la fête, la musique dans toutes les rues et des enfants qui dansent et m’apprennent volontiers quelques pas : la danse de l’ours où tu te balances droite gauche, sur jambes raides, comme un pingouin qui se dandinerait… et la danse du Diable.

Sinon, suis allée chez le coiffeur. Pas la peine de rester bloqué 8 jours dans une ville si on ne va pas chez le coiffeur ! Trop long, trop épais et trop blanc. 1ère teinture de ma vie pour cette raison. 100 pesos la coupe, la teinture, le shampoing, le séchage, coiffage. 11 euros. Et pendant que la teinture posait, elle m’a fait la pédicure pour 30 pesos ( un peu plus de 3 euros!!!). Me voilà belle de la tête aux pieds, sauf qu’ici, une femme plus elle a les cheveux longs, plus elle est belle.
21h55 - Toujours autant d’ambiance. Grosses enceintes de partout. Les ados et adultes dansent aussi. Les gars d’un côté, les filles de l’autre. Et, par groupe, ils avancent à un pas rythmé, saccadé. Très entraînant et grégaire. Moi, je danse « discrètement » sur le trottoir à côté.

Mercredi 18 août 2010 - 9h03
Uyuni - Dans la file d’attente pour l’essence, position 250 peut-être.
On va attendre, c’est sûr mais combien de temps ? D’un autre côté, nous sommes les seuls à attendre dans notre maison, à pouvoir cuisiner, manger, se reposer…c’est confortable. La station n’ouvre qu’à 10h du matin. Après avoir pris le pti dej, débarrassé, lavé et rangé, je joue avec Georges pendant que Yannick est parti se doucher à l’hôtel. J’irais plus tard avec le petit.

15h15 - Même endroit
Mouvement de panique. Des hommes courent, bidons en main, d’autres sautent dans leur voiture. Il y aurait de l’essence à l’autre station. Ils écraseraient Georges au passage. Manque de bol, la cafetière…tout était sorti dans le camion, nous ne nous attendions pas à un déblocage aussi subit. Du coup, des hommes sans vergogne nous doublent. Yannick en plus, ne retrouve plus ses clefs. Bilan des courses, on a avancé de 4 voitures, alors qu’on aurait pu avancer de 7.
16h51 - Ça avance de 3 voitures. OUAIS ! Tout le monde est content.
16h52 - Plus 20 mètres ! Super. On change un peu de décors. Le sable est plus doux, Georges est content également.
17h58 - Ah tiens, il y a un mec qui a crevé devant. C’est pas le premier. On a avancé de 25 voitures, il en reste 25 devant. Ça commence à sentir bon. Mais va-t-il rester de l’essence à notre passage ?
18h12 - J’entame mon nouveau tricot vert. Un col en jersey, une trousse pour Georges ? On a fait les 2/3. N’avons jamais été aussi prêts.
18h14 - Un nouveau troupeau de moutons traverse la file d’attente précédé et suivi de chiens et d’une petite dame fatiguée, courbée avec un fagot de bois dans le dos. Le soleil s’est couché. Le ciel est bleu, oranger, mauve. C’est beau.
18h42 - 5 cm de tricot plus tard. Plus que 3 voitures. Georges conduit sur les genoux de papa, ravi.
18h45 - On est les prochains ! On nous demande de nous préparer et d’ouvrir le bouchon du réservoir. Georges fait le chat, et me demande de faire le chien. Je m’exécute.
18h48 - Ça y est mais il nous demande de payer 7 bolivianos le litre soit le double. Patente internationale ! Georges pète les plombs, veut sortir.

Jeudi 19 août 2010 -15h06
Salares d’Uyuni (à 46 kms de l’île des pêcheurs).
Voilà peut-être 30, 40, 50 kms je ne sais, que nous traversons le grand désert de sel. Grands cieux bleus, grands sols blancs. C’est magnifique et apaisant. Les montagnes au loin.
17h - Que de beautés ! La plus belle chose que nous ayons vue du voyage. Ça m’a fait le même effet que lorsque nous avons découvert le désert mauritanien. Nous voyageons à 3 véhicules. Le pick up Dodgi, l’Iveco avec Alex et Andy, et un 4X4 avec Michey et Karine.

Vendredi 20 août 2010 - 17h53
Salinas.
Sommes dans un petit village tout paisible après 30 kms de pistes de cailloux, caillasses, trous et nids de poule en pagaille. Alors en tête, Andy et Alex qui viennent de percer un bidon de gasoil qui s’est déversé dans la voiture. Mickey et Karine, derrière. Déjeuner au cœur des salares, sur des croûtes de sel. Festin. Je suis rentrée canaliser Georges. Il fait ici l’attraction. Tous les gamins le coursent sur la place et lui, répond en faisant le lion. J’ai eu peur que ça termine mal.

Dimanche 22 août 2010 - 11h30 et quelques….
À 10 kms de Huari, où nous avons dormi.
Hier, très belle piste de sable et de poussière. Avons eu peur 2 ou 3 fois de l’ensablement. Mais non. Aucun. Andy a percé son radiateur. Yaya lui a filé une pâte durcissante qui soude. Et c’est reparti ! Arrivée en fin de journée à Huari. Marché nocturne. Poulet grillé. Accueil plus que chaleureux par un groupe de petites filles de 9, 10 et 11 ans. Betty, Paula … et ce matin, elles nous attendaient dès 7 heures du matin. Danse et yoga, toutes ensemble et ce midi, c’est Mickey qui ne démarre plus !

Lundi 23 août 2010 - 11h45
Chalapata - Place centrale.
C’est la fête nationale. Défilé de militaires, d’officiels en tout genre, de collégiens et lycéens en jolis uniformes, brandissant leur drapeau et fanfaronnant. C’est beau. Nos chemins se sont séparés ce matin. Tchao Andy, Alex et Rudy (leur adorable chien) et à bientôt Mickey, Karine et Abacaxi. À Sucre ? Sinon, dans 3 jours Georges a 4 ans, je n’avais pas encore acheté son cadeau, j’étais un peu inquiète, et ce matin, il a complètement craqué sur un costume de dragon. « Si tu as ça Georges, tu n’auras pas de vélo… » « Oui, oui, oui… ». On espère pouvoir lui mettre la nuit, pour qu’il ait bien chaud. Allons sur Potosi, la ville (de + de 100000 habitants) la plus haute du monde.

Mardi 24 août 2010 - 10h41
Laguna Caliente - Tarampaya
Nous sommes à nouveau bloqués ! Mais :
1) Dans un petit coin de paradis au pied d’un ancien cratère, une lagune d’eau chaude, 30° degrés en périphérie, 35 au centre ; entourée de montagnes splendides roses, vertes ( vert pâle, vert d’eau, vert bouteille…) rouges, jaunes et marrons. Jouxte à la lagune, une petite piscine d’eau plus froide (27°), de laquelle coule de l’eau vers le rio, où nous pouvons faire la lessive…
2) Par pour des raisons sociales ou politiques, mais parce qu’’il y a la fête au village à côté. C’est la saint Bartholomé, le patron de ce petit village. C’est rempli de monde, passage impossible. Peut-être est-ce un prétexte pour nous garder une nuit de plus, soupçonne Yannick. Y’a pire.
17h23 - Même lieu, même paradis.
En fait les duenios (patrons) sont eux aussi partis faire la fête et ils nous ont confié les clefs. Il faut surveiller et encaisser les entrées (10 pour les étrangers et 2,50 pour les bolivianos). Yannick assure à cette tâche mais a du mal à demander aux locaux. Ils devaient partir 2h, et ça fait 5 heures qu’on est de garde. Bilan des caisses = 45 pesos (4 français et 2 Bolivianos encaissés par Magalie, une amie-voisine). Sinon, 3 belles et merveilleuses baignades !

Jeudi 26 août 2010 - 17h52
Potosi – Café pub - 4060 calle Hoyos
Bueno, que passa ? Les 4 ans de Georges dans un délicieux resto de Potosi. Purée et truite, crêpes au sucre. 4 ans, 4 kinders surprise, il vient d’ouvrir le dernier : un mini skate bord en plastique jaune, sur lequel il fait glisser ses peluches. Sinon, 2ème journée merveilleuse à la laguna caliente. Baignade et lessive au et sous le torrent. Rencontre délicieuse avec Arthuro, historien et viticulteur, Coca, 48 ans, sa douce épouse, Dante leur vif fils de 12 ans venus se détendre l’après-midi. Ils nous invitent le lendemain chez eux à déguster un peu de leur vin. Le lendemain, c’était hier et demain nous nous réveillerons encore chez eux. Chez eux, c’est comme un musée, il y a au moins 3 tableaux dans chaque pièce, encadrés de dorures aussi grosses que les tableaux. Molinos, le petit village est fait de pierres et terre rouges, et les routes sont pavées. On y entend en permanence un grand nombre d’oiseaux, tant c’est paisible.

Vendredi 27 août 2010 - 11h10
Molinos
Avons dignement fêté l’anniversaire de Georges en « famille » dans le comédor. Avons également visité une très grande, belle et ancienne hacienda qui appartient à l’oncle d’Arthuro. Elle comprend (entre autres) deux bibliothèques recelant des trésors du 16ème, 17ème..et un musée. Nous qui n’en visitons presque jamais, on n’avait pas grand-chose à dire. Personnellement, j’ai beaucoup aimé, un tableau représentant une française vêtue d’un habit traditionnel bolivien datant du début du siècle. Mais la vérité, c’est que j’ai été beaucoup plus charmée et séduite par l’architecture de l’hacienda en elle-même : les nombreux patios, la fontaine en pierres, les escaliers, le parquet.

Samedi 28 août 2010 - 14h45
Sucre - Hôpital Santa Barbara.
Et bien, comme à Salta, nous revoilà là, à l’hôpital. Georges est malade depuis 5 jours. 1ère nuit, il vomit. Le lendemain, tout va bien, joue, chante…2ème nuit, grosse diarrhée, le lendemain idem, tout va bien. La 3ème et la 4ème nuit, idem, grosse diarrhée. Là, en journée, ça commence à aller moins bien, mange presque rien, y compris le soir de son anniversaire, où il refuse même une tartine pain-beurre-sucre qu’il adore. Résultat la 5ème nuit, il vomit de la bile. Côté médical, avons été voir une infirmière (le 3ème jour), elle prescrit un antibiotique. 3 jours. Qu’il ne prend pas, et ce, quelque soit, le leurre dans lequel on le met. Yaourt, jus…. Sommes retournés hier soir à l’hôpital mais à Sucre. Il ne mangeait presque plus. Nouvelle prescription, 3 nouveaux médicaments à prendre…comment faire ? Hier soir, refus et de manger et de prendre ses médicaments. Ce matin, a très peu bu et déjeuner. Refus toujours de prendre la prescription. Super fatigué, il s’est endormi rapidement dans la poussette en matinée ce qui est parfaitement inhabituel. Trop inquiète, je l’ai ramené au même hôpital et le voilà sous perfusion d’eau sucrée pour 3 ou 4 heures. Il est totalement déshydraté et a le droit en plus à 3 piqûres d’antibiotique pendant 3 jours.

Dimanche 29 août 2010 - 12h37
Tarabuco - Grande Mercado
2ème injection effectuée à l’hôpital de Tarabuco avec une équipe d’infirmières efficaces et ravissantes pour 0,50 pesos. La chef n’a pas pu s’empêcher de me faire culpabiliser, en me posant cette cruelle question « Mais pourquoi voyagez-vous avec un enfant de cet âge aussi ? ». Ah non s’il vous plait ! Il était bien plus malade en Europe, à la crèche. Il a bien bien pleuré mais c’est fait. Sinon, Tarabuco possède un grand marché multicolore. Avons dormi à côté du terrain de volley, c’est très bucolique. Ce matin, yoga en compagnie de nombreux cochons, respectueux d’une certaine distance. Beaucoup d’ânes chargés à souhait précédés de femmes coiffées de chapeaux haut de forme sublimes. Et, dans ce marché, arrêt sur un stand aussi charmant que méconnu : une mini-cage à oiseaux, dans laquelle 2 perruches attendent que la patronne ouvre la porte ainsi que celle d’un tiroir, où sont minutieusement rangés des centaines de petits mots, pliés en 12. La femme demande à la perruche de tirer un papier pour une femme, un enfant…et un message t’est délivré. Mon message dit en gros que j’ai de la chance, que j’obtiens facilement la volonté d’autrui, que j’aime rendre service aux autres personnes mais elles me payent mal. Il y a une personne qui dérange. Mon mari est économique et je (ou il) aura(i) un poste honorifique jusqu’à l’âge mature. J’aurais beaucoup de contrariétés momentanées à l’intérieur de ma famille, spécialement avec mon mari. J’aurai peu d’enfant mais intelligent. Et je dois jouer à la loterie.

Lundi 30 août 2010 - 13h34
Sucre - Calle Bolivar - Bar resto wifi
3ème injection effectuée ! C’est terminé ! Ouais ! Après quoi, nous nous sommes perdus avec Yannick et j’ai dû porter Georges encore un peu fatigué sur 10 quadras qui montent et qui descendent. Mais que c’est joli SUCRE ! Le climat est super agréable. Encore une ville sur la montagne. En Bolivie, il y a des Valparaisos partout. Nous trouvons ici de tout : du vin, des couches culottes pour Georges, internet et de la danse !!!! C’est un autre visage de la Bolivie qui me ravit (aussi)!
Sinon « Alors Georges tu prendras tes médicaments maintenant quand tu seras malade ! » « NON !!! »

Mercredi 1er septembre 2010 - 11h
Sucre - Calle Bolivar - Locot’s café aventura
Pouf, quelle claque ! Richard, l’adorable mari de Françoise Dobek (prof de danse à la MJ de Sens) est mort d’une crise cardiaque, le 8 août ! C’est pas possible de lui faire ça à Françoise ! Lui qui l’attendait pour partir en retraite, voyager…c’est dégueulasse, lui, si vif, si drôle qui nous envoyait régulièrement des messages de l’autre bout de la planète qui nous faisaient toujours rire. Nous ne l’avions vu que peu de fois, mais il nous semblait être un oncle. Merde. Je suis sous le choc. Et on ne peut rien faire, ni le ressusciter, ni le réanimer. Merde, je n’ai que ça à dire.
13h24 - Même lieu
Bon, j’ai eu ma frangine par skype. Ça fait du bien. Manu fête ses 16 ans aujourd’hui, et j’ai vu Tristan avec ses nouvelles oreilles collées. Nouvelles lunettes, nouvelle coupe de cheveux, il a changé ! Il rentre au collège.

Vendredi 3 septembre 2010 - 20h
Poste de péage - Monteagudo
Sucre, le bilan : 3 (plus ou moins longs) séjours à l’hôpital, 3 cours de danse dont 2 dans une magnifique école, calle Padilla (moderne, folklore et latine). Sucre, magnifique cité blanche, le parc Bolivar avec des troupes de danseurs Folkloriques tous les soirs de 19 à 22h, la calle Bolivar, la plaza 25 de mayo, le parc aux dinosaures et la casa du turismo où le gentil Suisse (marié à une bolivienne) qui y travaille, nous déconseille la route de Cochabamba, qui est, dit-il, impraticable. Elle était en travaux, avec plein de déviations, et durant le blocage plein de bus et de camions l’ont empruntée et défoncée. Il nous suggère de prendre la route par Santa Cruz au départ de Sucre, en passant par Tarabuco, la ruta 6. « De Padilla à Monteagudo, la route est merveilleuse, toute droite, elle longe un rio où l’on peut se baigner. » dit-il. En réalité, ça monte, ça descend, ça tourne à droite, à gauche on fait du 15 km/h de moyenne. On a parcouru 100, 150, 180 (????) mais l’impression d’en avoir fait 1000. Je me sens comme si je n’avais pas fait de yoga depuis 6 mois. Mais, mais, mais, il faut bien le reconnaître, c’était magnifique : le massif Frei, montagnes à 2000 mètres, beaucoup plus de végétations.

Dimanche 5 Septembre 2010 - 10h30
Santa Cruz de la Sierra
C’est fini ici la Bolivie aux femmes tressées, enjuponnées et entabliées. Nous sommes dans la plus grosse ville de Bolivie, 1 million d’habitants, avec de très belles places à courir, jouer, donner du maïs aux pigeons…. Après 2 jours et demi de piste de folie, magnifiques et rurales. À chaque entrée et sortie de village, des troupeaux de cochons, de vaches (maigres), moutons et biquettes…des ânes en pagaille. Et puis, c’est le début des arbres exotiques : papayes, citrons, mandarines, goyaves…. La piste de terre, gadoue rouge et beige - sublime et belle douche aux cascades avant-hier midi.
17h30 - À Santa-Cruz, il y a plein d’hommes en tenue de garçon d’hôtel, tirant un petit chariot contenant des thermos de café, café au lait, thé…seul bémol toutes les boissons sont vendues déjà sucrées. Donc pas goûté.

Mardi 7 septembre 2010 - 19h39
Tunari, à 154 kms de Cochabamba.
C’est les tropiques, la chaleur, la moiteur…levée et coucher de bonne heure. 6h le matin, 21 le soir, 22 au plus tard. Baignade toutes les 2 heures pour se rafraîchir et repartir. De la vie verte en abondance, végétation luxuriante, des bruits d’animaux en permanence à la tombée de la nuit et énormément de lucioles pour le plus grand bonheur de Georges. Sommes stationnés gratuitement sur le terrain d’un hôtel de santé, très peu fréquenté sur semaine et nous jouissons de l’infrastructure de l’établissement (toilettes, douches et piscine (!!!) très froide et un peu sale). Que ça fait du bien ! Sinon, l’Amérique du Sud, c’est vraiment le continent des pick-up souvent peuplés de gens à l’arrière, cheveux au vent. Mais là, en ce moment croisons des véhicules de tourisme, coffre arrière ouvert avec des enfants dedans.

Jeudi 9 septembre 2010 - 10h22
Laguna Corani, à 80 kms de Cochabamba.
Encore un bivouac au bord d’un lac. C’est joli, la Bolivie. Après 3 heures de belles routes de montagnes tropicales, gavées de palmiers, on dirait la Martinique en plus haut. Nous nous sommes baignés aux 3 arroyos avant de quitter Tunari. Mais maintenant c’est fini la belle vie, nous sommes passés de 230 mètres d’altitude à 3200. Vent frais voir glacé. Lac idem. Me suis juste mis les pieds et mollets dans l’eau et Georges a jeté des cailloux dedans, son activité préférée.

Vendredi 10 septembre 2010 - 9h20
Cochabamba - Calle Cabrera
En plein bouchons matinaux après les nocturnes d’hier soir. Tout le monde force le passage, personne n’est sage. Yannick fulmine et apprend
la conduite au Klaxon qui n’arrange rien mais soulage. Cochabamba est une très grande ville, la 3ème de Bolivie, 2700 mètres d’altitude mais il y fait bon et chaud. Elle grouille de vie, regorge de commerces, de places et placettes, de vendeurs ambulants aux multiples douceurs : glace à la cannelle (spécialité de Bolivie, un régal), gélatines (très jolies, rouge ou verte vif de préférence), beignets en tout genre, cacahuètes (fraîchement grillées), chips maison (fraîchement frites), multiples jus de fruit frais et et et cours de danse.
Nous dormons dans un endroit calme et joli ( ce qui, pour une grande ville est inespéré : au bord de la lagune Alalaye, pleine de canards et mouettes. Autour vivent ânes et moutons paisiblement. Idéal pour le yoga matinal. J’installe tranquille mon tapis, et à peine ai-je exécuté 3 ou 4 asanas, qu’arrive une dizaine de pêcheurs et pêcheuses boliviens munis de cordes, filets et barques. Adorables, ils se sont inquiétés pour moi « Vous avez dormi là ? » et m’ont offert du poisson.

15h50 - Cochabamba - Café restaurant Casablanca
Après une rude journée hier de découverte en voiture de la ville, avons ce jour passé la matinée dans un parc géant pour enfants : karting, vélos, pédalos, aquarium et piscine pour finir, avec plein de petits toboggans. Après quoi notre Georges s’est endormi en 2 quadras et nous voilà.
20h55 - Resto Tuesday, avenue America, Cochabamba todavia.
Que du bonheur ! Georges a fait une très bonne sieste mais avons pu skyper tranquille au café. Après quoi, les gars m’ont amenée au center Dance Compagny, où j’ai pris d’affilée un cours de jazz et un de classique avec des profs terribles, enthousiastes, inventifs, pédagogues et correctifs. Un petit groupe de jeunes accueillant, le tout dans un très bel espace. Après quoi, j’ai dégoté un coiffeur pour Georges qui coupe sur un mini quad. Sa collègue étant inoccupée à ses côtés, je lui ai confié ma tête, et pendant ce temps Yannick prenait l’apéro au resto avec une wifi qui marche très bien. Que demande le peuple ? Ah oui, il faut aussi noter que chez le coiffeur, c’est comme chez mac do, les enfants repartent avec un cadeau (qu’ils choisissent).

Dimanche 12 septembre 2010 - 19h
La Paz - Vallée de la Luna
La Paz est gigantesque ! Sur des montagnes qui montent entre 3200 et 4000 mètres, des milliers de maisons accrochées. En arrivant, ça éblouit et donne le tournis. Derrière, la cordillère royale aux sommets enneigées qui culminent à 6400, 6600. En tout plus, c’est plus d’une centaine de sommets à plus de 5000 mètres. Belle balade dans la vallée de la Luna mais à 15h, heure de la sieste, avec un Georges très fatigué. Avons mis 1h30 pour faire un parcours normalement de 45 mn. Mais il l’a fait sans être porté et comme ça, on a eu le temps d’apprécier ces paysages lunaires inhabituels. Magnifique !
Sinon, ambiance pourrie aujourd’hui dans la jungle family. Crise, râle, rogne. Ça fait longtemps que nous ne sommes pas faits d’amis sur la route. Et, même si nous sommes dans de très grands espaces, on reste entre nous, en huis clos sévère dans notre pick up. Surtout que nous sommes retournés hier dans le froid, 5 ou 6 degrés. Ça va passer. Dans un mois, ça fera un an que nous voyageons. Il nous reste, j’en suis sûre, plein de choses merveilleuses à découvrir mais la famille, les cousines, frangines et copines me manquent.

Mardi 14 septembre 2010 - 20h19
Hunuari avec derrière mon dos, le bruit des grillons et du rio.
Journée sous le soleil et dans l’eau du rio, à frotter le linge et le sécher sur les pierres, à la Bolivienne. Manque de protection solaire, Georges se paye ses 1er coups de soleil de sa vie : aux 2 avants bras. Il m’a aidée et a frotté lui aussi toute la journée. Donc, sommes de nouveau en climat tropical. 30° à peu près.

Jeudi 16 septembre 2010 - 15h40
Coroïco - Café Arte - Plaza ? (la serveuse que j’interroge et qui travaille là depuis 10 ans, ne le sait pas…)
Mercredi aussi, baignade et lessive au rio. Nous repartons tout propres, plus rien au sale. Avons également fait une balade au village, le long de la cascade. Ai téléphoné à 15h à mon père (21 en France), il était déjà couché et m’a gentiment envoyée…2 mois (avec son long séjour à l’île Maurice) que nous ne nous étions pas parlé. Je l’ai quand même rappelé ce midi (19h30 en France). Il dînait, et n’était pas trop bavard. Il a repris la choral mais n’a pas l’air d’avoir le moral. Il s’enferme dans sa relation avec sa femme pour ne pas avoir de problème avec elle. Mais il n’a vraiment pas l’air heureux. Il me fait penser à un homme qui voudrait rompre avec sa compagne (ici, en l’occurrence, ses filles) mais qui n’oserait pas le faire. Il est bien désagréable dans « l’espoir » que nous rompions. Même si il en serait malheureux, j’en suis sûre, au moins il ne serait plus autant tourmenté. Je m’en fiche, je lui écrirais dans chaque pays des cartes, sa femme collectionne les timbres…et l’appellerais de temps en temps.
Sinon, pendant que j’écris Georges joue depuis ½ heure avec Nicole, 4 ans du 6 septembre. Ils échangent leurs jouets et conversent comme si de rien n’était, pas de barrière de langue. Du coup, je reste, trop contente pour lui qu’il ait une copine et je l’entends dire « hola… veni aqui…, mija…, esta bien… » (bonjour, viens ici, regarde, c’est bien).

Vendredi 17 septembre 2010 - 8h50
Péage de Coroïco
Avons sympathisé hier avec une dame aux deux nattes, à la jupe longue et au chapeau haut de forme. Beaucoup plus libérée qu’elle en avait l’air. Elle avait Rdv avec le juge pour des problèmes de terrain. Avons également sympathisé avec un couple de boliviens, de la Paz dans la piscine d’un très bel hôtel de Coroïco. Et ce matin (à 6 heures), alors que j’étais au petit coin dehors, que je pensais être à l’abri des regards et que j’étais en pleine action, je me suis faite dénoncée par un enfant et me suis fait engueuler par des gens ( alors que j’étais toujours en pleine action et ne pouvais pas m‘arrêter illico), et ils continuaient de m‘eng.. Et moi, j‘étais toujours accroupie en pleine…. Alors que franchement, il y avait plein de traces similaires, je me suis alors mise à moi aussi les engueuler, à leur dire que tant qu‘ils seraient là à me parler et m‘eng… je ne pourrais pas…. Bref, après ça, j’ai pris un petit dej bolivien (les gars ne m’ont pas suivie) : un bon gros beignet de riz, petits pois, oignons et viande hachée. Je suis gavée.

Samedi 18 septembre 2010 - 19h15
Caravani - Chez Carmen et Ignacio.
Sommes arrivés chez eux hier au soir, grâce à Edwing, rencontré dans la rue, qui passait par là. Ils nous ont réparé la voiture. C’est fait depuis 11h ce matin mais après on a pris une bière, puis 2 et 3, mangé du riz/saucisses aux lentilles, un yaourt frio puis sommes allés tous ensemble, en famille, nous baigner au rio. À la bolivienne, pour eux, c’est-à-dire tout habillés. Puis retour bien tardif pour prendre la route. Donc, petits rafraîchissements, et je suis allée acheter du poulet et une tarte pour fêter l’anniversaire de Carmen, 1 jour en avance. 38 ans, comme moi, mais 2 filles, Marisol, 20 ans et Zusy, 17 ans. Mario et Pio, sont deux amigos-collègues à eux. Ils viennent tous de Pérou sauf Edwing qui est d’ici. Délicieuse immersion !

Dimanche 19 septembre 2010 - 18h15
Caravani - Avenida Civica
Aujourd’hui, dès le levée, sommes invités à déguster la torta, d’hier. Apparemment, fêter l’anniversaire un jour à l’avance ça doit porter malheur. Avec un bon chocolat chaud maison (ici c’est la région du chocolat, du café….) et une demi-heure après Yannick s’est fait enrôler dans une bière-partie pendant 2 ou 3 heures. Et nous voilà à passer un 2ème journée avec nos réparateurs. Chicharon con arroz (riz au porc) à midi et re rio, baignade…et maintenant sommes (Georges et moi) chez les petites voisines-copines de Georges. Maria-Isabel, 14 ans ; Lesly, 10 ans (sa et ma préférée) ; Laura, 8 ans ; et Juli, 5 ans (très mignonne).

Lundi 20 septembre 2010 - 8h59
Caravani, toujours chez Carmen et Ignacio.
Carmen torréfie le café et le chocolat dehors, les gars Mario et Pio tapent, cognent, soudent, scient, tranchent le métal à côté. Ambiance sonore qui me rappelle l’usine de papa. En 10 fois plus petite. Ignacio et Edwig sont partis acheter des planches, Marisol est partie ouvrir la tienda et Suzi (dieu merci) joue avec Georges. Quel heureux week-end ! Et ici, depuis 7h du mat c’est reparti, une vraie ruche.

Mardi 21 septembre 2010 - 11h11
Guanaï - Station service
Papa fait le plein d’eau. Difficile de quitter la belle famille de Caravani. Nous espérons en revoir certains au Pérou, qui vont voter aux élections du 3 octobre. Puis piste poussiéreuse comme jamais, genre tu croises un camion, faut bien 2 à 3 mns pour revoir clair devant soit après, idem quand un 4X4 te double. 20km/heure de moyenne. Rencontre dans un petit village où nous déjeunions d’un couple d’anglo-saxons à bicyclette. Après quoi, j’emmène Georges se laver les mains dans la cour, et hop on tombe sur un petit chaton adorable dont il tombe amoureux, et sur une famille de 6 filles + la maman en train de déjeuner qui tombent, elles, illico amoureuses de Georges. Encore une pause qui devait durer une demi-heure et qui en a fait le quintuple; Caravani 1 nuit s’est transformée en 2 jours et demi. Va-t-on arriver en Amérique centrale ? Hier au soir, belle pause à Guanaï. 36°, la chaleur fait mon bonheur.

Jeudi 23 septembre 2010 -
Au bord du rio, à 2 heures et demi de Mapiri derrière nous et 8 de Sorata.
J’ai souvent parlé dans ce carnet de bord de pistes défoncées, mais là, depuis hier, c’est bien pire. Nous ne sommes plus à 20 kms/h de moyenne mais à 10. Cependant, toutes les 2 ou 3 heures, un rio pointe son nez, sublime, limpide où nous plongeons et nous lavons. Le cadre autour est splendide, toujours ces montagnes tropicales… avons passé l’après-midi à laver, frotter, récurer… entourés de boliviens en faisant autant, ce qui était très encourageant. À quasi chaque rio que nous traversons, il y a 3 ou 4 voitures, les roues dedans, (en train de se faire nettoyer par des hommes) et 5 ou 6 femmes en train de taper le linge. Et chaque fois c’est le même scénario : elles frottent sans relâche pendant 1, 2 ou 3 heures puis se jettent au rio et s’amusent comme des enfants avec leurs collègues de lessive ; puis elles ouvrent leur unidose de shampoing (que l’on trouve dans chaque épicerie aussi petite soit-elle) et se frottent (avec autant d’énergie que le linge) leur splendide chevelure. Puis elles se rincent et rient encore un peu, se sèchent et se changent puis elles lavent la tenue avec laquelle elles ont fait tout ça (un pantalon, une jupe….) et rentrent chez elles, semble-il gaiement.

Mas tard, en la noche (19h56)
Quoi d’autre ? Nous sommes dans la région du thé vert, alors avons fait le plein, dans le village de production. Avons quitté La Paz il y a 10 jours et ne prenons que de la piste, traversons des hameaux, des petits, moyens et gros villages aux maisons, en terre rouge et aux toits en feuilles de palmiers. Chaque fois, les gens que nous croisons sont bouche bée. Ils nous regardent interloqués, admiratifs, amusés ou simplement curieux de voir un tel engin parmi eux. Et nous, nous regardons leur maison, leur boutique…avec le même intérêt et la même bouche ouverte. Et comme eux ne baissent pas les yeux et nous regardent sans vergogne, ça nous autorise à en faire autant. Et je ne m’en prive pas. Dans la région, il y a pas mal d’afro-boliviens. Ça me rappelle Awa (que j’embrasse) et le Sénégal et la Guinée.

Concernant Georges…quelques réflexions pelle mêle : à Sucre, il y a un couvent et nous croisions régulièrement des sœurs tout de blanc vêtues. Georges s’écrie gaiement « J’adore cette ville, il y a plein de fantôme ! ». Au marché, il voit des poulets accrochés par les pattes, la tête à l’envers, il s’exclame « Maman, maman, regarde un dinosaure ! ». Il me voit dans ma jupe de coton patchwork (marron, blanc cassé et gris) « Ouah, t’es belle maman on dirait une vache! », il me voit nager le dos crawlé « Super maman on dirait une baleine ! » enfin il me voit dans ma seule robe longue de ma garde robes et dit « T’es belle maman, on dirait une princesse ! ». Ah, quand même ! Sinon, moins drôle, il répète de plus en plus ce qu’on lui dit et à bon escient. Genre, il bricole avec les outils de papa, on lui dit d’arrêter et il nous rétorque : « Je travaille, tu permets ??? » et nous « !!!…!!!??? ». Ou alors, on lui demande de s’habiller, venir déjeuner ou ranger, il ne s’exécute pas tout de suite, on insiste alors il réplique « Un peu de patience papa… » (!!!!). Ou mieux à table, quand on lui demande d’accélérer entre deux bouchées il répond : « Attends maman, j’aspine, j’expire… ».

Vendredi 24 septembre 2010 - 11h30
À seulement 6kms300 de notre bivouac d’hier, sur la route cassée de Sorata.
Sommes partis à 9h15, 2h15 plus tard avons parcouru 6kms. 3km heure! Sommes d’abord restés bloqués une heure, enlisés dans de la caillasse. Avec des pioches, on a pu aplanir le terrain et repartir. Et là, 500 mètres plus loin, un 4X4 est bloqué dans un passage de pierres étroit et en pente (vers le ravin). Il est au bord du précipice et ça glisse. Des hommes le retiennent sur la droite, risquant de se faire écraser si le véhicule se retourne, ce qui est, vu les circonstances possible pour ne pas dire probable. Je veux revenir au gentil rio d’hier STP Yannick !!!!

12h29 - Ah, avons fait demi-tour. J’étais super soulagée mais j’avais oublié qu’il était possible de rencontrer des voitures dans l’autre sens. Voilà un 4X4, qui ne s’arrête pas et c’est nous qui reculons, reculons jusqu’à ce qu’un passage nous autorise à les croiser.
12h44 - Voilà un tractopelle maintenant, très large, qui visiblement est là pour nettoyer la route. Marche arrière….avec son engin, il avance, recule pour nous élargir la voie. Incroyable!
21h09 - Dans la coche. Après Mapiri. Avons attendu sagement à la rivière que le tractopelle revienne nous informer de ce qu’il avait pu arranger sur la route. Quand le monsieur est arrivé, il était tout retourné et nous a confié qu’il a eu lui-même très peur. Il s’est retrouvé avec des roues dans le vide, il a peiné à faire demi-tour. Pour le moment c’est impraticable. Des gars, d’autres machines vont venir arranger cela. Quand ? Bref ½ tour et sommes arrivés en fin de journée à l’adorable rio (que j’entends en écrivant) où nous n’avions pu nous attarder à l’aller. Moi, je suis super contente : 1) Nous sommes sains et saufs. 2) Nous sommes sur une route que nous savons, certes difficile, mais possible. 3) Nous connaissons des endroits extra pour nous arrêter. 4) Nous allons retrouver nos amis de Caravani 5) Nous repassons dans les villages, nous ne faisons pas que passer 6) Peut-être (faut pas rêver) retournerons nous à La Paz, où je pourrais danser…

Samedi 25 septembre 2010 - 20h10
Guanaï - Près du rio.
Ce matin, au marché, une dame s’est exclamée en touchant les cheveux de Georges « Qu’ils sont beaux, on dirait du maïs ! », c’est marrant, chez nous on parle plutôt de blé. Et ce midi, au resto, alors que nous demandions au patron s’il y avait une belle rivière dans le coin, un client a aussitôt dit « Sur la route, à 1h environ, il y en a une bien propre, verte, comme les yeux de votre femme ! ».
Et Georges, je ne sais plus quand, me demande « Tous les hommes sont amoureux des femmes maman ? » « ??? Euh, oui, souvent… » « Moi, je suis amoureux de toi, maman ! » (oh mon petit cœur).

Dimanche 26 septembre 2010 - 7h11
Guanaï - Même endroit, au 2ème à la sortie de Guanaï, en direction de Caravani.
Guanaï, élu spot à moustiques du voyage. Tu vas aux petits coins le matin, 25 piqûres aux fesses.

Mercredi 29 septembre 2010 - 15h08
Coroico - Hôtel Esmeralda
Que dire ? Sommes retournés chez nos amis de Caravani, n’avons pas eu le temps de sortir de la voiture que nous avons été accueillis par les petites voisines avec une assiette de bananes planta frites succulentes. Nous tombions bien. Sommes restés deux jours et malgré les 37 degrés et 53 nouvelles piqûres de moustiques, nous avons passé un très bon moment.
Sommes dans un magnifique hôtel de Coroïco, avec piscine, wi-fi et billards. Georges est en train d’apprendre à y jouer en compagnie d’Ed, français et Christian, chilien.
18h47 - J’apprends avec joie que Claire est enceinte, je veux le partager avec Georges (avec qui, je joue aux billards sans canne, une boule chasse l’autre, prépare-toi Jean-Paul) : « Georges, Mina va avoir un petit frère ! » « Pourquoi ? » « Parce tata Claire a un bébé dans le ventre ! » « Ah. Allez, joue maman. joue. ». D’accord.

Vendredi 1er octobre 2010 - 10h39
À 50 kms de La Paz (après) et à peine 100kms de Sorata (un des plus beaux villages de Bolivie, d’après le guide du ….où nous voulions d’abord aller par la piste mais avons fait demi tour faute de route praticable)
Avons emprunté le camino antigo, dit de la muerte (mort) qui relie Coroïco à La Paz. Splendide piste. Verte bouteille, vertigineuse et cascadeuse. C’est tellement beau, que j’ai l’impression que c’est un décor de films. Petite banlieusarde que je suis, je ne suis pas habituée à tant de beau. Et là, j’écris dans un cadre très différent mais très joli aussi : face aux prémices du lac Titicaca, nous sommes sur l’altiplano, à 3650 mètres. Tout autour de moi, ce n’est qu’un camaïeu de marron, beige et doré. La terre, la paille, les moutons et bœufs (tirant des charrues) sont en parfaite harmonie. Le ciel et le lac sont d’un bleu limpide, grand soleil. Vent frais. Derrière tout ça, la montagne aux sommets enneigés : la cordillère royale. 6600 mètres, un des plus hauts sommets de Bolivie.

Samedi 2 octobre 2010 - 13h37
Sorata - place centrale, resto « Genova ».
Georges tranquille devant Bob l’éponge. Avons rencontré un américain, des îles Virginies prénommé Sage devant chez qui avons dormi. Bien sympathique rouquin tout bouclé de 37 ans qui vit ici depuis 7 ans. Aussi beau que lunaire. Va en ville à cheval. Adorable avec Georges et masseur de profession, hein hein…
Sinon, rien à voir, mais, avant je ne savais pas vraiment ce qu’était un société matriarcale, et bien ici en Bolivie, j’ai compris. Ça saute aux yeux. Déjà les femmes font 5 repas par jour (j’ai pris 12 kilos), elles sont bien imposantes par leur corpulence et, avec leur deux grandes nattes jusqu’aux fesses, leur jupe et jupons longs et bouffants, leur grand tablier par là-dessus et souvent un chapeau, elles en imposent. Bien souvent elles te regardent, te dévisagent, te défient mais si tu leur souris, la plupart du temps, elles se décrispent et sourient aussi. Elles sont tellement présentes que tu ne vois pas les hommes. Il me tarde de rencontrer les péruviennes.

Dimanche 3 octobre 2010 - 11h33
Laco Titica - Tiquira
Sommes sur une belle barge blanche, bleue et rouge qui va nous permettre de traverser le lac et aller à Copacabana. Un énorme bus est devant nous et l’embarcation est pleine. Elle peine à démarrer. Trop de charges ? Hier après-midi avons roulé dans les nuages, on y voyait parfois pas à plus de 10 mètres. 2 heures de route très lente et prudente dans la montagne. Avec des virages, du dénivelé. Ah ? La barge bouge. Elle pivote. Puis bivouac au bord du lac, beaucoup plus près qu’avant-hier. Vent et pluie hier soir. Ce matin, ciel chargé. C’est extrêmement beau, le lac scintille. Il est turquoise. Le village s’éloigne.
Avons beaucoup joué au bord de l’eau (donner le pain aux canards mais surtout aux mouettes), construit une canne et pêcher, et et et chasser les ours. La vie au grand air (frais).

Lundi 4 octobre 2010 - 9h34
Copacabana - Lago Titicaca
C’est splendide. Tellement grand qu’on dirait la mer. Petit bruit de vague. Eau transparente. Vert turquoise. Mais mais mais, on est à 4000. Ça caille. Ah, il n’y a plus de moustiques, c’est sûr. On a remplacé le répulsif par le stick à lèvres, les maillots de bain par les polaires et les tongs par les chaussettes. Du coup, la baignade au lac (tellement tentante) est compromise. Mais mais mais, je n’ai pas dit mon dernier mot. Entre midi et 2 si on reste à l’abri du vent…. À part ça, Georges est super pénible depuis ce matin. Il ne veut rien et refuse même de manger ses tartines à la confiture si on ne lui donne pas de pinces à linge pour les attraper sans s’en mettre sur les doigts (!!!…!). Il est resté puni une heure en « cuisine », le temps que nous nettoyons et rangeons tout. Il n’a pas mangé sa tartine.

Mardi 5 octobre 2010 - 17h55
Copacabana - Resto bar « Flor de mi tierra », à 17 mètres du lac…
Et bah si , incroyable, je m’y suis baignée hier midi et aujourd’hui. Super froide, super revigorante.

Jeudi 7 octobre 2010 - 8h50
Île du soleil - Hôtel Intikala.
Le problème, est que je doive écrire non quand je suis motivée ou inspirée mais quand Georges m’en laisse le temps. Pas souvent. Et pas maintenant. Ah, tiens, on dirait qu’il m’a entendue, il vient de couper son DVD et cherche à câliner et jouer. À plus tard…
15h57 - Sur le bateau qui nous ramène à Copacabana.
Avons rencontré avant-hier Maya, Grégory et leurs charmants petits gars, Indy, 5 ans et demi et Tao, 1 an et 10 mois (ah tiens, il y aura à peu près la même différence d’âge entre Mina et ??? Léon ???) Et depuis, avons sympathisé en prenant le bateau pour l’île du Soleil, en randonnant 2 ou 3 heures dans la partie nord de l’île (en chantant), en déjeunant au resto, en rerandonnnant tout en haut de la partie sud où nous avons trouvé un hôtel avec une vue splendide du lac Titicaca et en noçant bien hier au soir avec notre énième trucha (truite).

Vendredi 8 octobre 2010 - 14h28
Copacabana - Café El condor
Nous avons rererandonné ce matin, en haut de la montagne derrière l’hôtel, pour avoir une vue à 360° ou presque sur le lac Titicaca. Cette rencontre nous fait super chaud au cœur à plus d’un titre. Ils sont parents (de Toulouse) d’enfants pas très grands, connaissent des difficultés similaires…ça fait du bien de voir d’autres enfants désobéir. Nous avons partagé 3 ou 4 restos où les enfants ont fait la fête. Cependant, en marchant, nous discutions avec Maya, et elle m’a terrassée. Je lui dis que Georges a du mal à appeler Indy par son nom, mais l’appelle Bounty, et je lui explique l’amitié qui les a lié…elle me coupe et me parle de français enlevés, recherchés, assassinés (?) avec un petit garçon de 3 ans qui s’appelle Bounty qui lui va bien et a été ramené par son père biologique en France. Il n’y a pas d’erreur possible. Le choc. Ces français sont Jérémie et Fannie, que nous avons si bien connu à Salta où nous avons passé trois semaines au camping, ensemble. Le petit Bounty, le grand ami de Georges. Sont allés à l’école ensemble, ils ont troqué vêtements contre chaussures (ainsi au moins 4 fois par jour, en laçant Georges je pense à Bounty), ils ont échangé des livres (que nous (surtout) parents en avions marre de lire et relire depuis le début du voyage). Nous sommes littéralement retournés avec Yannick. C’est pourquoi l’apprendre en leur compagnie, si chaleureuse, amicale (familiale ?) et drôle (Greg a beaucoup d’humour) nous a aidés à ne pas y penser tout le temps. Fannie et Jérémie, adorable petit couple ! Dieu les protège où qu’ils soient, et s’il pouvait les retrouver. Leurs parents sont en Bolivie pour relancer l’enquête. Mais quelle horreur ! On n’a pas que fait des barbecues et pris des bières ensemble, on a aussi fait la lessive, la vaisselle, la douche des petits ensemble…on est allé au cirque, en ville et aux manèges ensemble. Ils font de l’artisanat, je les revois répondre dans l’urgence à une commande d’une très nombreuse famille argentine, qui repartait le lendemain. C’est plus de 10 colliers, boucle d’oreille, barrettes et papillons en macramé, qu’ils ont réalisés dans la journée et jusque tard dans la soirée. Sans relâche, sans même prendre le temps de manger. Il y a une « chance » qu’ils soient en vie, séquestrés quelque part. On peut y croire.

Samedi 9 octobre 2010 - 11h50
Douane bolivienne.
Comme quand j’ai appris que mon père avait fait un AVC en février dernier, j’ai la même nausée depuis que j’ai appris pour Fannie et Jérémie. En journée, ça va à peu près (à par maintenant par exemple), on s’occupe, on rencontre des gens charmants (comme Sabrina et Yves, des Suisses tours de mondistes qui connaissent les anciens propriétaires de notre voiture. Elle est infirmière en pédiatrie. Nous avons donc parlé boulot et enfant, dans un petit resto. Et nous, Yaya et moi, avons vidé notre sac auprès d’eux) mais le soir, la nuit j’ai trop de flashs qui me viennent. Pour tout ça, pour eux, je suis contente de quitter la Bolivie. Ils ont 23 et 25 ans, plein de rêves et de projets encore à vivre, c’est pas envisageable. Et pendant ce temps nous sommes au lac Titica, dans un paysage majestueux, somptueux, merveilleux. C’est dégueu, pourquoi pas eux !

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